Et si la bonne humeur n’était pas qu’une affaire de sourire béat et de chance insolente ? La science a enfin mis son nez dans nos zygomatiques et révèle un cocktail aussi explosif qu’indispensable : dopamine, sérotonine… et un soupçon de bonne volonté. Prêt(e) à activer le mode grand-angle sur la vie ?
Quand la dopamine peint la vie en couleurs éclatantes
Chaque matin ressemble-t-il à un roman-feuilleton ? Un café par terre ou des clés de voiture introuvables, et pourtant, rien ne vous entame. Pire, votre voisine semble dotée d’une réserve secrète de sourire inépuisable, tempête de la vie ou pas. Pendant longtemps, la bonne humeur est restée un mystère scientifique, aussi énigmatique que la ponctualité des trains suisses. Mais récemment, des chercheurs entreprenants, comme Gilles Pourtois (université de Gand), ont décidé de décortiquer ce phénomène.
La bonne humeur n’est pas qu’un sentiment : c’est un mécanisme cérébral central à notre survie. Elle ne consiste pas en une explosion de joie ou d’euphorie, mais en un climat positif et durable, subtil et puissant. Tout commence au cœur du cerveau : la dopamine, ce neurotransmetteur générateur d’enthousiasme, s’active lors des bonnes nouvelles ou petits plaisirs du quotidien. Ce « shoot » d’énergie nous donne l’impression, dixit le professeur, « de nous sentir puissants ».
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. L’effet durable de la bonne humeur serait aussi l’affaire de la sérotonine. L’équilibre entre ces deux substances formerait la recette magique pour la bonne humeur humaine, le mélange secret entre entrain immédiat et stabilité sur la distance.
Changer de focale : la bonne humeur élargit nos perspectives
Pourquoi voir le monde en rose quand d’autres ne démordent pas du gris souris ? Parce que, littéralement, la bonne humeur élargit notre champ de vision, au sens propre comme au figuré. Gilles Pourtois a pu prouver que des personnes placées dans un état positif grâce à la visualisation d’événements heureux repéraient plus de détails lors de tests sur ordinateur. La dopamine, en envahissant le cortex préfrontal (le quartier général des processus cognitifs), nous permet de passer en « mode exploration » plutôt qu’en « mode exploitation » (celui des pensées qui ressassent et tournent en rond).
Résultat : quand la lumière intérieure est au vert, vous ouvrez plus grand vos yeux et votre esprit. L’attention s’élargit, l’association d’idées devient plus facile, la créativité explose. À l’inverse, l’humeur sombre a tendance à replier l’attention sur soi-même, à « zoomer » sur ses ruminations. Pour l’image du jour : la mauvaise humeur, c’est le mode selfie, la bonne humeur, le mode panorama grand-angle.
Encore plus surprenant, cette humeur modifie la gestion des erreurs. Les personnes positives seraient moins perturbées par leurs fautes. Le mécanisme d’alerte du cerveau serait atténué, transformant l’erreur en simple information, propice à l’apprentissage. Cette aptitude à rebondir favorise l’éclosion d’idées neuves et relègue au placard le mythe du génie torturé. Que l’on se rassure : tout le monde n’a pas la même propension naturelle à la bonne humeur, les gènes et les blessures de l’enfance jouant leur rôle. Mais ce terrain n’est pas figé !
À cultiver quotidiennement : conseils pour une bonne humeur durable
Bonne nouvelle, nous pouvons tous agir ! Le psychiatre Michel Lejoyeux, dans « Les Quatre Saisons de la bonne humeur », répertorie des techniques validées scientifiquement :
- Écouter de la musique en pleine conscience, comme la Marche turque de Mozart ou l’énergisant Take Five de Dave Brubeck ;
- Se forcer (oui, même artificiellement) à sourire : vos zygomatiques télécommandent des neurones qui fabriquent des antidépresseurs naturels ;
- Faire de l’exercice, s’exposer à la lumière, manger équilibré : surtout des aliments riches en vitamine D et fermentés, idéaux pour booster la sérotonine ;
Bref, suivre les conseils de votre mère aurait toujours été la meilleure des stratégies, et la science, une fois de plus, lui donne raison !
La connexion entre humeur et besoins fondamentaux n’est pas nouvelle : déjà dans l’Antiquité, les Grecs reliaient humeur… et organes internes. La faim qui rend grognon en est la preuve quotidienne. La neuroscientifique Lisa Feldman Barrett a montré que notre ressenti dépend fortement de l’état de notre corps (battements de cœur, sensations viscérales), et que notre cerveau, tel un expert-comptable soucieux du budget énergie, anticipe et ajuste constamment nos ressentis (les « affects »).
Bonne humeur, la véritable armure des résilients
Être de bonne humeur, ce n’est pas juste être enjoué : c’est disposer d’un véritable kit de survie mental. Selon Gilles Pourtois, cette capacité à retrouver un état positif permet d’affronter les tempêtes — divorce, accident ou deuil. Sans elle, la réalité risquerait de nous écraser. La bonne humeur façonne notre perception et décuple nos ressources pour rebondir. Voilà l’un des grands secrets des personnes résilientes : plus vous cultivez cette disposition, plus vous pouvez affronter les défis sans plier.
Mot de la fin (et petit clin d’œil) : activez la playlist, forcez un sourire, et prenez la vie en grand-angle. À vous de jouer, la science veille sur votre moral !

Passionnée par le fait-main depuis toujours, Cathy est la fondatrice de Créer soi-même, un blog où créativité rime avec simplicité. Couturière dans l’âme, bricoleuse curieuse et décoratrice du quotidien, elle partage ses idées DIY accessibles, ses tutoriels pas à pas, et son amour des petits détails qui font toute la différence. À travers ses articles, elle invite chacun à retrouver le plaisir de créer de ses propres mains, quel que soit son niveau.





